Aube qui luit
Jour qui plie
Nuit qui suit
Temps qui fuit
Blé qui meurt
Loup qui mord
Fille qui pleure
Dieu qui dort
Si tu voulais m'attendre un instant seulement
Déposer ton bonhomme à quelque carrefour
Que je lui parle en homme, un matin au détour
Je te demande en somme un arrêt dans le jour
Si tu voulais descendre que je te voie de près
Si tu voulais m'entendre , moi qui te crie après
Depuis que je te suis, depuis que j'ai la vie
Doute-toi donc un peu que je suis malheureux
Mais tu dors
Tu m'ignores
Tu es fort
Tu as tort
Orgueilleux
Vent de glace
On te veut
Tu t'effaces
Tu marches sur les eaux, tu coupes les orages
Mes doutes, mes naufrages, tu les as dans le dos
Suppose que mes rages proviennent de ton jeu
Mais lâche un peu le large, et descends dans mon creux
J'aurais été ton chien, l'ombre de ton tilleul
Ton bien, ton pain, ta main, ton verre et ton filleul
Mais tu t'en vas tout seul et je n'existe pas
Pas plus que la meule au fond d'un débarras
C'est fini
J'ai compris
Insoumis
Moi aussi
Serai roi tout-puissant, solitaire et méchant
Distributeur de feu, maître des firmaments
Avec des légions de démons-cavaliers
Qui te secoueront et te feront trembler
Si tu viens
Serai rien
Que la trace
Sous ton pied
Si tu viens
Serai rien
Que du sable
Dans ta main