J'avais quinze ans,C'était le tempsDe ma première guitare,Et tout ce tempsRevient souventDu fond de ma mémoire.Ces quinze ans-làC'était DjangoQui les mettait en fête.En ce temps-làC'était DjangoQu'on avait dans la tête.Dans sa musique, il y avait comme une odeur de feu de bois,Il y avait un je-ne-sais-quoi,Moitié Harlem,Moitié bohème.Et sur tout ça passaient, joyeux, de merveilleux nuages,Pareils à ceuxQu'ont dans les yeuxTous les gens du voyage.Depuis ce temps,J'ai eu le tempsDe changer de guitare,Et le gitanDe mes quinze ansEst là dans ma mémoire.Et, bien des fois,C'est malgré moi,Il me vient quelques notesComme un refrainVenu soudainDu fond d'une roulotte.Alors sous mes doigts monte l'odeur du feu de bois,J'entends comme un je-ne-sais-quoiMoitié bohèmeMoitié Harlem.Et sur mon cœur passent, joyeux, ces merveilleux nuagesPareils à ceuxQu'ont dans les yeuxLes enfants du voyage.